Dos au vent
 
Wir über uns
 
 
Remous et méandres Le bruissement du vert À travers le temps

Un temps de tempête

Le vent est le compagnon permanent des habitants des plateaux de l’Oesling. Ce qui dérange les uns enchante les autres, notamment ceux qui savent en tirer profit.

Autrefois, le vent fut avant tout un problème qui importuna la population. En hiver, il souffla littéralement la froideur dans les maisons et fit ainsi reculer les hommes dans les cuvettes pour la construction de leurs villages. Soufflant sans cesse, le vent enleva la terre des champs et ne la lâcha qu’après des kilomètres.

Une digue de protection vivante

Les villages des plateaux furent construits avant tout dans de petites cuvettes afin de mieux les protéger contre le vent. Les champs par contre nécessitèrent une protection active.

Pour cette raison, les paysans séparèrent leurs champs de haies censées empêcher l’érosion par le vent. En effet, une haie freine le vent de sorte que sa vitesse diminue d’environ 50%. Comme elle n’est néanmoins pas totalement étanche, l’air à la pénétrer empêche la formation de tourbillonnements nuisibles comme ils se présentent par exemple en présence d’un mur. Ceci est particulièrement important pour tout sol sableux ou pour les terres peu profondes à grains très fins.

 

Les haies assument encore une autre fonction en hébergeant une multitude d’animaux et également de plantes.

Il devient compréhensible pourquoi les animaux se sentent tellement à l’aise dans les haies si l’on examine ces dernières de côté : elles on l’air d’une double lisière dont on a simplement supprimé la forêt. Devant et derrière la haie en elle se forme des bandes d’herbes. Bien qu’elles n’hébergent pas d’espèces adaptées au manque de nutriments, qui sont devenues rares entre temps, elles constituent néanmoins une source de nourriture importante pour les insectes et d’autres animaux aux temps où les champs avoisinés ont été moissonnés et les prés sont tondus respectivement broutés. Les fleurs et les fruits des buissons constituent également une source de nourriture. Finalement, la haie est un endroit idéal pour la nidification et le chant des oiseaux, un bon affût, un gîte confortable et un coin pour hiverner ou pour se mettre à l’abri contre le vent et la pluie.

La haie joue un autre rôle important en tant qu’élément de connexion. La fonction d’une haie pour les animaux est comparable à celle des routes pour les hommes, c’est-à-dire elle constitue une sorte de corridor pour les animaux, reliant les différents territoires et biotopes. Sans les haies, bon nombre d’animaux ne seraient pas capables d’accéder à d’autres territoires, ce qui empêcherait au pire des cas les animaux vivant solitaire de trouver un partenaire pour la reproduction.

Le terme de « haie » provient de l’ancien haut-allemand « hegga » qui signifie protéger ou enclore. Cette racine étymologique est également contenue le terme allemand « Hecke ». Une haie est donc censée être une protection, et non seulement pour les animaux. Une haie influence le microclimat et amène ainsi une faible évaporation et une formation élevée de rosée dans ses alentours, ce qui entraîne une humidité et une température du sol élevées.

 

En général, une haie augmente les rendements des surfaces agricoles avoisinées.

Si une haie est plantée parallèlement à la pente, elle protège contre l’érosion du sol en freinant l’eau qui s’écoule à la surface et qui peut donc mieux s’infiltrer dans le sol. Les racines de la haie stabilisent le sol et empêchent ainsi qu’il soit érodé par l’eau.

Les haies plantées le long de routes protègent contre la pollution en absorbant les substances toxiques dans l’air comme un filtre. Elles sont également à même de réduire le bruit en provenance de routes fortement fréquentées.

A côté de protéger contre les influences nuisibles et les perturbations, les haies furent utilisées également pendant des siècles entiers comme enclos de terrain.

Lors du taillage de ces clôtures, on utilisa les branches coupées comme combustible tandis que les feuilles, les fleurs et les fruits constituèrent un changement bienvenu en ce qui concerna les repas ou la préparation d’infusions.

Il ne faut pas non plus négliger l’aspect esthétique des haies. Plantée en tant que protection contre les regards curieux, elle masqua en même temps une façade laide. De plus, un paysage structuré par des haies est de loin plus intéressant pour l’œil que des champs infinis de monocultures.

 

A partir des années ’50, les haies disparurent graduellement du paysage de l’Oesling en dépit de tous leurs avantages. La régression du nombre de haies ne peut cependant pas être imputée au seul remembrement, mais revient aussi en grandes parties à l’intensification de l’agriculture et à l’emploi de machines toujours plus grandes.

Le jeu du vent

Que ce soit à pied ou en voiture, celui qui traverse l’Oesling remarquera immédiatement les grandes éoliennes qui tournent au vent. Appelés avec dédain « asperges » par les uns, elles sont appréciées par d’autres comme alternative aux méthodes de production d’énergie conventionnelles.

Mais qu’est ce qui est à l’origine du vent qui fait tourner les éoliennes?

Les grands courants de vent sont causés par le fait que sur terre, une partie de l’hémisphère est éclairée par le soleil tandis que l’autre se trouve dans l’obscurité. C’est ainsi que se créent des différences de pression et de température qui mettent en mouvement les masses d’air.

De plus, la masse terrestre se réchauffe plus rapidement par l’ensoleillement que les océans, ce qui engendre encore de différences de température et de pression. Il s’ajoute que la terre tourne sur elle-même, une rotation qui dévie les courants de vent. Tous ces facteurs ensemble influencent les courants de vent dans les couches supérieurs de l’atmosphère.

 

Dans les couches atmosphériques inférieures, ce sont encore les différences de structure à influencer le vent, hormis bien sûr les surfaces de terre et les plans d’eau. Sous le soleil, la terre se réchauffe plus vite que l’eau, mais elle refroidit aussi plus rapidement. Le sens du vent dépend de ces changements. Comme la surface de l’eau ne s’oppose en pratiquement rien au vent, il peut augmenter considérablement sa vitesse. Sur terre par contre, le vent se heurte souvent à des obstacles comme des forets ou des urbanisations qui le freinent. D’autres obstacles par contre font même accélérer le vent sur terre, notamment les si-nommés effets de cap et effets de buse.

Sur les plateaux de l’Oesling, il existe seulement très peu d’obstacles au vent faute de montagnes plus hautes aux proches alentours qui pourraient le freiner. Voilà pourquoi il siffle avec tant de vigueur et de persistance.

Retournons aux éoliennes. Les premières éoliennes furent développées il y a plus de 1000 années en Perse pour moudre les grains. Des paillets tressés furent ordonnés à un axe vertical et s’opposèrent au vent. Une partie du rotor fut protégée du vent afin de permettre au moulin de tourner. Or ce moulin fonctionna seulement si le vent souffla dans la bonne direction. Si cela ne fut pas le cas, le moulin resta immobile et il fallut moudre un autre jour.

L’Europe développa sa propre technique de moulins à vent probablement en indépendance des Perses. Ce furent des moulins à vent à axes de rotation horizontaux. Il existe différentes indications au sujet de la date et de l’endroit de construction précis de ces premiers moulins à vent. Probablement il s’agissait des si-dits moulins pivot à quatre ailes, dont la cage fut montée sur un pivot en bois qui permit d’orienter le moulin dans le sens du vent.

Les premiers moulins tour furent construits un ou deux siècles après l’invention du moulin pivot. Comme la roue à vent fut fixée sur une tour en pierre, elle ne put plus être adaptée au sens du vent.

Au 16ième siècle se développèrent aux Pays-Bas à partir des moulins pivot les moulins cavier qui eurent l’avantage que seule la partie supérieure du moulin, appelée hucherolle, dut être orientée dans le bon sens. Ce type de moulin fut constamment amélioré, par exemple par des ailes aérodynamiques ou par un moulinet positionné sur le toit à l’opposé des ailes, permettant au moulin d’être en permanence face au vent.

 

Au 19ième siècle, le professeur d’université danois Poul La Cour commença le développement de moulins à vent pour la production d’énergie. Afin de pouvoir stocker l’énergie produite, il l’employa pour faire de l’électrolyse, dont il utilisa l’hydrogène gazeux pour l’éclairage de l’université par des lampes à gaz. Malgré sa parfaite connaissance de la faiblesse aérodynamique de la manière traditionnelle de construire les moulins, il ordonna la construction de moulins à quatre ailes. Equipés d’un moulinet et généralement très fiables de par leur fonctionnement, ces moulins furent néanmoins copiés en assez grande quantité et restèrent par régions en service jusqu’en 1940.

Les années 30 et 40 du 20ième siècle furent le temps de la grande crise économique et d’une importante pénurie de matière première, deux facteurs qui allumèrent l’intérêt à l’énergie éolienne. Le premier grand aérogénérateur du monde fut construit en 1941 en Amérique par l’ingénier Coslett Palmer Putnam, qui réussit à construire le plus grand aérogénérateur de tous les temps (puissance : 1.25 Mégawatt) en respectant rigoureusement les connaissances en aérodynamique et en génie mécanique de son temps. Le fonctionnement de l’installation dut cependant déjà être arrêté après seulement 4 années de service, suite à une pale de rotor cassée. A cause de la baisse importante des prix de charbon et de pétrole après la Deuxième guerre mondiale, une réparation de l’éolienne n’aurait pas été rentable. Malgré les prix bas de la matière première, l’Europe poursuivit son développement de nouvelles installations éoliennes.

Au début des années 70, le choc de la crise de l’énergie dirigea de nouveau l’attention vers l’énergie éolienne et entraîna la construction d’installations éoliennes encore plus grandes que celles d’il y avait 30 années. En Allemagne et en Suède, on réalisa des tests avec des éoliennes de 60, voire 100 mètres de diamètre qui ne furent cependant pas couronnés du succès espéré, de sorte que ces installations furent de nouveau démontées.

Au Danemark, on poursuivit un autre chemin et concentra ses efforts sur des installations moyennes avec des éoliennes de 40 mètres de diamètre. L’exemple le plus populaire est sans doute le moulin de Tvind qui fut construit suite à une coopération entre élèves, professeurs et gens privés du mouvement anti-atomique.

Un autre facteur à favoriser la construction d’éoliennes au Danemark fut la tradition, qui permit d’introduire l’énergie électrique gagnée à partir du vent dans le réseau électrique public. Ces conditions favorables entraînèrent un développement et une amélioration continus des installations.

 

La loi cadre de l’année 1993 concernant l’utilisation rationnelle de l’énergie, ainsi que l’arrêté de 1994 garantissant le rachat d’électricité par le gestionnaire du réseau à des tarifs déterminés furent les pionniers de la construction d’aérogénérateurs au Luxembourg. Peu après, la première installation fut mise en service. Ceci ne fut cependant que le premier d’entre temps 38 aérogénérateurs à produire de l’énergie au Luxembourg. Fait partie de ces installations également le parc éolien de Heinerscheid où les premières éoliennes se mirent à tourner en 1998.

Des mesurages effectués pendant deux années constituèrent les bases de la simulation sur ordinateur décisive pour la construction des éoliennes à cet endroit précis. Selon cette simulation, Heinerscheid est la meilleure région de vent du Luxembourg, grâce des vitesses du vent en moyenne supérieures à 5 m/s à une altitude de 30 mètres. Or les seules conditions de vent favorables ne suffisent pas.

Avant sa construction, un aérogénérateur doit parcourir de longues procédures d’examen et d’autorisation afin de réduire les effets dérangeants, voire pernicieux des éoliennes à un minimum absolu. Il faut ainsi un permis d’exploitation, une autorisation relative à la protection de la nature, une autorisation de bâtir et engagement de connexion au réseau du gestionnaire de réseau local (par exemple la SEO). Finalement, il s’agit de solliciter une attestation de l’administration de l’aéroport.